Sandra Carmignani, anthropologue, a fait ses études à l''Université de Lausanne. Elle s''est spécialisée sur les questions relatives à l''usage social du patrimoine et de la mémoire, mais aussi sur celle de Patrimoine mondial de l''UNESCO. Elle va soutenir en janvier 2011 sa thèse de doctorat en anthropologie culturelle et sociale.

La problématique de ce terrain effectué auprès des collaborateurs du Musée d'ethnographie de Genève et de Neuchâtel s'insère dans un contexte général de remise en question d'une institution telle que le musée d'ethnographie. Espace hautement symbolique, théâtre des enjeux politiques et culturels, le musée doit aujourd'hui répondre de son histoire et de ses trésors. Dépositaire du patrimoine des Autres, cette institution ne peut plus faire l'économie d'une prise en compte de ces autres dans ses discours et ses productions. Le titre, l'affiche et les expositions temporaires et simultanées des deux musées d'ethnographie suisse romands, m'ont permis d'analyser leurs muséologies spécifiques. Ce travail m'a donné l'occasion de mettre en évidence l'usage social du patrimoine au sein de ces musées, ainsi que leur rapport à l'altérité. Enfin, toujours dans une perspective comparative, je conclus en mettant en perspective le caractère problématique et central du musée d'ethnographie en évoquant l'expérience du Musée du Quai Branly à Paris, qui malgré ses promesses, n'échappe pas aux paradoxes d'une institution ethnographique.